Parlons nutrition
Ce billet accompagne la mise à jour des données de nutrition pour y incorporer le score et la classe, basé sur le modèle désormais bien connu du NutriScore.
Il est également là pour souligner que l’étiquette “Healthy” s’est envolée, parce que l’alimentation est bien plus complexe que d’accoler le terme avec les recettes partagées.
Un indicateur familier pour vous y retrouver
L’idée n’est pas d’afficher de meilleurs scores que les produits du commerce, mais de vous aider à comparer les recettes entre-elles en toute transparence, dans leur catégorie – ça n’a en effet aucun sens de comparer une recette de snack avec une entrée ou un plat.
Pour les explications détaillées, rendez-vous sur le site de Santé Publique France. Pour le résumé, on prend tout bêtement les nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, et sel), puis on y soustrait les nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes, et légumineuses). On obtient ainsi un score qui permet d’attribuer une lettre et une couleur.
C’est ce principe qui est repris dans la section “Nutrition” des recettes, avec le nouvel algorithme. Et ça permet de lister les recettes selon leur score par la même occasion.
Si vous êtes dev et que vous souhaitez récupérer voire contribuer à la librairie, le dépôt du fork GitHub est ici.
Encore une fois, je me limiterai à parler de simple indicateur dans le contexte du site. Si vous voulez comparer les recettes avec des produits du commerce, je vous encourage à plutôt regarder les valeurs nutritionnelles, mais également la liste d’ingrédients et le niveau de transformation du produit.
La nutrition, c’est compliqué
Dans la même optique, j’ai récemment retiré le tag “healthy” des recettes, et limité les mentions dans leur description.
La raison est toute bête : une recette n’est pas healthy en elle-même, c’est le régime alimentaire et tout ce qui l’entoure qui l’est, à savoir l’activité physique et la récupération.
Ça m’embêtait profondément de participer à l’idée que les choses étaient aussi simples que de ne consommer que des recettes avec l’étiquette “santé”. Dans le pire des cas, ça peut même mener à l’orthorexie, ou l’obsession du “manger sain”.
Pas de recette magique
“Mangez 5 fruits et légumes par jour.”
“Plus la liste d’ingrédients est courte, mieux c’est.”
Nutriscore. Yuka. Open Food Facts. Etc. Etc. Etc.
Slogans, indicateurs, apps… L’idée dans tous les cas, c’est de simplifier parce que la culture nutritionnelle médiane n’est pas forcément top, et que la commodité et disponibilité immédiate l’emporteront toujours dans notre mode de vie moderne.
Et ça, les industriels et vendeurs de régimes miracles en profitent aussi. Faible en matière grasse, IG bas, céto, naturel… Autant de descriptifs que le marketing s’empresse de mettre bien en avant parce que, humainement, nous cherchons des solutions simples à une problématique éminemment complexe : le métabolisme – notez que j’exclus bien évidemment les conditions médicales qui nécessitent des régimes particuliers et pour lesquelles ces produits peuvent avoir une utilité.
La réalité est que nous ne savons pas très bien encore comment l’humain, et son microbiote, fonctionnent. Et il ne fonctionne pas de la même façon pour tout le monde. L’alimentation c’est même très personnel, et doit être conçu sur le plan individuel.
Je ne suis pas diététicien nutritionniste
Et la plupart des gens qui vous vendent une solution miracle ne le sont pas non plus.
Je sais qu’on a pas envie de l’entendre, mais il n’y a pas de solution miracle.
Je suis persuadé que pour une grande partie, ça part d’un bon sentiment, mais pour moi, un signe de sagesse, c’est d’être honnête avec soi-même et de savoir que son expérience perso ne remplacera pas une formation dédiée, avec des connaissances qui évoluent au fur et à mesure des publications scientifiques, et un recul qui permet d’analyser au mieux ce qui fonctionnera pour une personne en particulier.
Bon débarras
Healthy et cheat day, deux termes que j’ai décidé d’effacer du vocabulaire de ce site.
Ce sont des arbres qui cachent la forêt, à savoir que notre relation à l’alimentation n’a jamais été aussi délétère, malgré les efforts fournis par des diététiciens de plus en plus bienveillants.
Vous êtes ce que vous êtes, et on vous aime comme ça.
Si vous avez envie de ce snack score D ou E, bah allez-y, ne cherchez pas à le remplacer à tout prix par un snack noté A ou B, ça ne fera que créer de la frustration susceptible de mener à du binge eating plus tard. Tant que c’est quelque chose d’occasionnel dans un régime alimentaire équilibré, avec de l’activité physique à côté, ça ne pose aucun problème.
Que vous cherchiez à devenir une meilleure version de vous, très bien. Mais on ne vous demande pas d’être parfait. Au contraire. Vous rayonnez quand vous vous sentez bien dans votre peau, et il n’y a aucune raison de pousser au-delà pour atteindre des objectifs irréalistes.