La veille Sport et Santé du 26 août
On essaye quelque chose de plus organisé pour ma veille, on verra ce que ça peut donner. L’idée est de davantage filtrer, associer, compléter, réagir, et archiver les articles sur ces 2 thématiques qui me passent quotidiennement sous les yeux.
Pour l’instant, je ne me pose pas de contrainte. Ces billets de veille seront publiés quand il y aura matière, ne les attendez pas avec un rythme prédéfini.
Attendez-vous néanmoins à des contenus centrés sur le cyclisme et le running, mes centres d’intérêts principaux. Notez également qu’ils seront aussi bien en anglais qu’en français.
Lifestyle
Petit documentaire hyper communicatif sur la chaîne de Makari Espe, vidéaste qui a décidé de se mettre au vélo.
Ça permet de se souvenir qu’on se cherche beaucoup quand on commence une nouvelle activité, qu’on doute et qu’on a tout un tas de questions. Ce genre de témoignage est agréable à regarder quand on baigne dans des environnements trop souvent riches en jugements sur les pratiques des autres et petites cases dans lesquelles on cherche à les enfoncer.
Je pense que ça parlera à pas mal de gens, et qu’ils seront même contents pour elle à la fin de la vidéo. D’un autre côté, ça peut aussi déclencher des souvenirs, et amener pourquoi pas à une autocritique sur la façon d’accueillir au mieux les gens qui ne savent pas trop comment s’y prendre quand ils débutent.
On oublie souvent que toutes les personnes n’ont pas le même caractère, et que se montrer proactif peut les aider à s’intégrer plus sereinement dans un groupe parce qu’ils n’oseront pas forcément le faire d’eux-mêmes.
Dan Lloyd, ancien cycliste pro devenu présentateur GCN, s’est lancé dans la documentation de 6 mois de changement de vie dans l’objectif de mieux vivre en vieillissant. En effet il s’est totalement laissé aller depuis sa retraite de cycliste pro.
Jusqu’ici cette mini-série peut carrément servir de TL;DR pour se mettre à jour de l’état de la science.
- Ep. 1 – introduction
- Ep. 2 – le VO2Max, outil de prédiction en dehors du sport
- Ep. 3 – le renforcement musculaire, secret du vieillissement
- Ep. 4 – la nutrition
- Ep. 5 – le sommeil/la récupération
À noter une transparence rare et rafraichissante. Dan est honnête envers lui-même et ne cache pas les domaines qui posent encore quelques problèmes.
Ça fait écho à une vidéo d’un autre présentateur de GCN, Oliver Bridgewood, scientifique de formation. Vidéo dans laquelle il explique comment il a amélioré sa performance sur le vélo.
Et il n’y a pas vraiment de secret, l’activité physique s’inscrit dans un système complexe dont les 2 autres composantes sont l’alimentation et la récupération. Ces 3 choses interagissent ensemble et ne doivent pas être conçues en isolation.
Il ne sert à rien par exemple d’augmenter la charge (volume * intensité) d’activité physique pour perdre du poids si vous ne voulez pas rééquilibrer votre alimentation – je parle d’expérience.
Il ne sert à rien, non plus, de s’interdire un croissant aux amandes parce que vous pensez que ça va peser sur votre performance en course ou à vélo. Ce qu’on veut, c’est trouver un équilibre, être bien dans sa tête et dans son corps.
Entrainement
Où l’on apprend que le métier de préparateur mental n’est pas vraiment encadré, et que ça ouvre donc la porte à des pratiques qui ne sont pas forcément à recommander.
On se permet de rappeler qu’il en est de même avec la nutrition, et que l’absence du terme “diététicien” ou “diététicienne” devrait également fortement vous alerter.
La VO2Max démystifiée. Les montres connectées l’évaluent plutôt pas trop mal (voir étude sur la précision des trackers ci-dessous), mais on ne sait pas forcément quoi en faire.
Cet article devrait vous aider à y voir un peu plus clair, et surtout à comprendre qu’il est nécessaire de la concevoir comme une métrique dans un système, et pas seulement un chiffre isolé.
La cadence à vélo chez Bicycling et ses guides d’entraînement pas mal foutus.
Le plus important, peut-être, est de comprendre qu’on part de la cadence qui s’est mise en place naturellement avec les kilomètres, et qu’on travaille autour, on ne cherche pas à imposer un nombre totalement arbitraire. Et c’est utile de le répéter quand on croise trop souvent le discours inverse sur les réseaux.
Même chose pour les montées assis ou en danseuse. Ça dépend des personnes, de la distribution de leurs fibres musculaires, et des préférences qui se sont mises en place avec le volume, et ont été inconsciemment travaillées pour devenir plus efficaces.
Si vous voulez néanmoins vous améliorer en montée, un petit guide des choses à considérer.
Le sucre ajouté est particulièrement consommé par les athlètes d’endurance, et avec une nouvelle étude qui suggère que sa consommation peut faire vieillir plus vite, nous sommes en droits de nous demander si ce n’est pas un problème.
Heureusement, Bicycling est allé chercher des réponses pour éviter la panique.
Santé mentale
Dense et riche entrevue avec Maëva Danois, ancienne coureuse de 3000m steeple qui s’éclate désormais en trail. On peut en retenir à peu près ce qu’on souhaite y trouver : les incompréhensions suite à certaines séances ou courses, la performance qui se construit lentement, les paysages qu’on va chercher au haut des sommets, le partage avec les autres, etc.
Pour ma part, j’ai décidé d’en ressortir quelque chose de très simple mais également puissant : “C’est ça qui est beau dans ce sport, c’est que ce qui te paraissait long, insurmontable des années peut devenir basique.”
C’est autant un message d’encouragement pour ceux qui s’y mettent tout juste et galèrent un peu, qu’un mantra à se répéter régulièrement une fois que c’est devenu normal, partie intégrante de notre quotidien.
À l’heure ou on évoque de plus en plus l’adaptation hédonique chez les sportifs, c’est-à-dire le fait de réajuster son niveau de bonheur rapidement après avoir atteint des objectifs ou connu des changements dans la vie, on peut parfois oublier le chemin qui a été parcouru pour y arriver.
Et dans une société où l’activité physique se conçoit de plus en plus sous l’angle “toujours plus, toujours plus loin, toujours plus fort”, quitte à se blesser ou partir en burnout complet, cette petite phrase peut permettre de prendre le recul absolument nécessaire sur sa pratique.
Tout est question d’équilibre, et le sport doit s’inscrire dans l’objectif de trouver le bon équilibre dans votre vie, pas de la pourrir.
Quand la montagne de données finit par nuire aux sportifs, ça peut donner une dépression et un arrêt total de toute activité physique pendant plus d’un an.
J’avoue que mon point de vue s’est quelque peu modéré avec les bons retours de la fonction “entraînement adaptatif” des montres Garmin depuis quelques mois. Son objectif est d’accompagner en douceur les personnes qui ne savent pas vraiment par où commencer leur entrainement en remettant les données dans un contexte (fatigue, sommeil, etc.), en les encourageant même à ne pas trop en faire. Et je trouve cette approche saine.
Il n’en reste pas moins que je trouve globalement la visualisation des données brutes absolument catastrophique en termes d’expérience utilisateur.
Récemment, la carte “Weekly Snapshot” ajoutée par Strava dans le flux de l’app a fait couler beaucoup d’encre, parce qu’on peut la percevoir comme un élément pour faire ressentir de la honte de ne pas en avoir fait assez.
Mais au fond ce n’est qu’un élément de plus à retrouver dans un contexte qui ne cherche pas à être bienveillant, mais qui s’inscrit plutôt bêtement dans une conception “week(-end) warrior” de l’activité physique, conception totalement dépassée aujourd’hui. Il n’y a par exemple rien pour prendre en compte la blessure et son accompagnement dans ces apps et leurs algorithmes.
Les données je les utilise pourtant beaucoup, j’ai je pense assez de recul pour les interpréter et utiliser à bon escient, mais elles demandent un effort certain. Par exemple, l’algorithme d’entrainement Garmin est incapable de détecter mes pics de performance, le calcul théorique de Strava sur la puissance en vélo est totalement à côté de la plaque (près de 50 watts d’erreur à la baisse sur 180 watts moyens réels), et le nombre de calories dépensées pendant l’activité est très largement sous-évalué si on a pas ce fameux capteur de puissance.
Ça colle d’ailleurs avec les recherches sur la précision des trackers d’activité. Ils ne sont pas mauvais sur les métriques liés à la performance (V02Max, SPO2, fréquence cardiaque), mais ça peut être la cata sur l’estimation des calories dépensées, et le suivi du sommeil.
Bref, prenez de grosses pincettes, et si vous sentez que les données vous pourrissent la vie, essayez de les mettre de côté pendant quelques jours et d’y revenir avec un œil plus critique, voire accompagné d’une personne pour vous aider à comprendre comment mieux les interpréter.